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*** Lumière sur une artiste ***

Marie Bagi vous présente,

 Caroline Tschumi 

Artistes plasticienne

                 Aujourd’hui je vous présente l’artiste Caroline Tschumi que j’ai eu le plaisir de rencontrer grâce à ma collaboration avec le Château de Chillon™ et la rédaction d’un article paru sur elle dans le catalogue « Caroline Tschumi, princesses en lumière ». Rencontre.

Née à Morges, Caroline possède son talent artistique depuis l’enfance. Lorsque Caroline se présente au monde, une sincérité émane de sa personne mais aussi de son être artiste. Rapidement, il est possible de comprendre que les deux aspects ne vont pas l’un sans l’autre. La magie relatée dans ses œuvres laisse apparaître la multitude de clés de lecture qu’elle y laisse. En effet, en regardant son travail, nous sommes captivé·es par le détail. Ce dernier relatant la rigueur du tracé et l’utilisation saisissante de la couleur.

Tout passe par le dessin. Ce dernier devient un mécanisme de survie lorsque des épisodes sombres et heureux surviennent dans sa vie. Tout ce qu’elle vit, elle le traduit de manière imaginaire. Ce dernier l’accompagne sans cesse et quand elle était enfant, elle réalisait des géantes aux grains de beauté, des rats ou encore des fantômes. La nuit était une angoisse habitée par des visions et des rêves qu’elle se devait de retranscrire sur papier afin de les dompter. L’inconscient est beaucoup canalisé par le travail artistique qui par moment est cathartique. Le besoin vital de créer est alors de mise. À l’âge de quinze ans, elle crée des bande-dessinées dont les héros sont les frères Hanson, les Beatles et Deep Purple. Elle garde ces dernières pour elle qui restent comme un témoignage de sa création artistique adolescente. En 2009, lors de son cursus aux Beaux-Arts, elle crée un dyptique représentant, l’une de ses idoles, Viggo Mortensen (*1958) et Vigo la Terreur des Carpates de « Ghost Buster » qui a été exposé à la Galerie New Jersey à Bâle lors de l’exposition « A New Spirit in Lasagnas » curatée par Fabrice Stroun, critique et curateur d’art. Elle trouve ainsi, au travers d’une création variée, un certain équilibre intérieur et un plaisir qu’elle ne trouve nulle part ailleurs. Cela fait partie d’elle mais aussi de sa famille. Ses parents et ses sœurs aimaient également dessiner. Son grand-père et son père écrivaient de la poésie et, d’une manière ou d’une autre, cela s’est transmis à la génération suivante. Nourrie par la musique des Beatles, ils deviennent une véritable révélation pour elle en ce qui concernent leur créativité et leur spontanéité qu’elle retrouve dans son dessin. Ils sont, au même titre que Led Zeppelin, les Beach Boys ou encore Pink Floyd, un groupe qui l’a beaucoup inspirée, de manière indirecte dans son travail. Tous, sont comme la « benzine dans son moteur », me dit-elle. Elle s’était par ailleurs demandée durant ses sept premières années de vie, ce qu’elle faisait là. Elle a compris que cela tenait à l’élan vital qui l’a poussée vers l’expression artistique. L’important, c’est qu’elle puisse rester fidèle à elle-même. Cela engendre des moments de solitudes qui sont nécessaires afin de pouvoir se mettre à nu. Elle s’exprime avec spontanéité dans son art. Grâce à son médium qu’est le dessin, elle choisit ou non de raconter des histoires. Ses dessins mettent souvent, au premier plan, des personnages féminins évoluant dans un contexte de narration. Les femmes représentées parfois accouchent et de ce qu’elles souhaitent. Tantôt disproportionnées, belles, monstrueuses ou très maquillées, elles sont le reflet de la femme que l’artiste a emporté avec elle dans son bagage culturel comme la chanteuse Christina Aguilera (*1980).

Depuis 2020, elle réalise des œuvres entre abstrait et figuratif afin de s’évader par l’imaginaire comme résultat du confinement. Les formes, elle les rêve dans sa tête et proviennent de visions qu’elle va ensuite ingérer pour en faire une synthèse dessinée. Elle relève souvent un début chaotique dans un travail imprégné d’inspiration. Ce qu’elle aime dans ce médium, c’est qu’il peut être les prémices d’un art en trois dimensions. Le rapport à son art se joue également sur une part de surprise qui parfois peut la faire se sentir étrangère dans son résultat. Mais le dessin reste et restera à jamais un moyen de communiquer efficace quant aux images et ressenti qui l’habitent. La violence quotidienne dans son expression et la frustration font parties intégrantes de sa production qui se traduisent de manières multiples. Caroline se pose la question de savoir si elle ne va pas trop loin, parfois. Mais ce besoin d’aller loin, l’artiste l’assume et ce, jusqu’à l’élaboration de motifs qui peuvent être agrandis comme dans une peinture murale afin d’habiller un lieu dans la manière qu’elle le souhaite. L’utilisation du stylo feutre donne le ton à un trait qu’elle peut exploiter, agrandir. En cela, l’artiste se voit empreinte d’une liberté grâce à la force dans sa main, grâce au dessin.

Le rapport qu’elle possède avec le dessin est une forme de dialogue avec elle-même. C’est pourquoi, la commande par autrui peut être très dur. Je le ressens profondément il y a comme un lien précieux qu’elle tisse avec ses œuvres et ces dernières deviennent alors une sorte de prolongement d’elle-même comme si, ce qu’elle avait à transmettre, devait aller plus loin. Caroline a tant à dire

 

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Autrice : Marie Bagi, docteure en Histoire de l’art contemporain et Philosophie

 

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Publié le 11 novembre 2023

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