top of page

*** Lumière sur une artiste ***

Marie Bagi vous présente,

 Jaana Myöhänen 

Sculptrice

                        Aujourd’hui je vous présente l’artiste Jaana Jansen que j’ai eu le plaisir de rencontrer via les réseaux sociaux puis par visioconférence durant lequel elle a pu me raconter son parcours de vie intimement lié à son parcours artistique. Rencontre.

Née en Finlande, elle est partie vivre à Paris durant trente ans pour enfin se retrouver dans le Sud de la France où elle réside depuis sept ans. A Paris, elle suit une formation de maquilleuse et réalisatrice de décor de théâtre/ballet à l’opéra Bastille. A Helsinki déjà, elle travaillait pour l’opéra. Orpheline, elle a été élevée par une dame russe qui avait le goût de ce dernier. C’est à Paris qu’elle rencontre son mari musicien avec lequel elle a eu un fils.

 Depuis vingt ans, ce qui l’anime, c’est la sculpture dont elle est professeure également. Elle a donc, me dit-elle, toujours été dans l’art. Durant l’enfance, elle dessinait en utilisant toujours la couleur. Ses sujets favoris étaient les plantes, enfin la nature en général. Avec la taille de la pierre, continue-t-elle, c’est ce qu’elle retrouve. C’est dans les carrières en Italie ou en Espagne qu’elle va la chercher. Le corps de femme est aussi l’un de ses sujets puisqu’elle a été influencée, lorsqu’elle exerçait son métier de maquilleuse, par la danse. Dans la lignée d’un Auguste Rodin (1840-1917) ou d’un Michel-Ange (1475-1564), elle fragmente ses sculptures comme un retour à la Grèce antique. Cela a toujours été en elle, me dit-elle. Autodidacte, elle est esthète, ajoute-t-elle en riant. Et quand le résultat plaît, elle en est heureuse. Actuellement, elle travaille avec deux galeries, une à Paris et l’autre à Saint-Rémy-de-Provence. De plus, elle est également possible de voir ses sculptures chez elle, dans son établissement de chambres d’hôtes où il lui est déjà arrivé de vendre à des clients. Elle souhaite dans l’avenir que ce lieu devienne aussi une résidence artistique pour les sculpteurs.trices. Elle continue en me disant qu’elle pense souvent à Louise Bourgeois (1911-2010) et de ce besoin vital de créer qu’elle ressent également. Elle ajoute qu’elle n’est bien qu’avec la pierre car tailler la pierre, c’est un dialogue contrairement au modelage qui est un monologue. La pierre la guide et lui parle. C’est intuitif et cela laisse apparaître de belles surprises. Cela stimule et vibre et cela la pousse davantage plus loin malgré la difficulté de l’exercice. Dans la sculpture, il y a cet aspect thérapeutique qui fait ressortir toutes les émotions engrangées. En effet, parfois elle rit, parfois elle pleure, me dit-elle en riant. Cela lui permet d’évacuer le stress tout comme lorsqu’elle donne ses cours. La taille de la pierre est aussi une méditation et pour elle, une forme de naissance à l’exécution de chaque pièce.

Sur son Instagram, elle est visible sous le nom de Jeanne Monpan dont elle avait identifié le nom sur les ruines d’un château du XIIIe siècle car la propriétaire s’appelait Jeanne de Mompean. Un hommage mais une identification dans le nom. Sa rencontre avec Espace Artistes Femmes s’est faite par le biais d’une dame peintresse qui est venu chez elle, il y a deux ans. C’est elle qui lui a donné l’envie de nous chercher sur Google puis de nous contacter. L’art de Jaana, nous le ressentons bien, il est vital et impossible de laisser. A la découverte de son travail, un constat inébranlable nous parvient : la sculpture est sans conteste le moyen d’expression qui lui sied le mieux et à travers laquelle tout ce qu’elle vit, peut prendre vie. C’est un moyen de laisser ce qu’elle a vécu pour se concentrer sur l’avenir et les nouvelles pièces qui viennent agrémenter sa collection, sa vision. Si vous avez donc l’occasion de passer par chez elle, n’hésitez pas à vous arrêter et à plonger dans son univers.

 

 

Autrice : Marie Bagi, docteure en Histoire de l’art contemporain et Philosophie

 

​

Publié le 16 juillet 2023

​

bottom of page