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*** Lumière sur une artiste ***

Marie Bagi vous présente,

 Ulie Schwab  

"Peintresse,

Artiste

plasticienne"

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            Aujourd’hui je vous présente l’artiste peintresse Ulie Schwab qui m’a accueillie chaleureusement à son domicile où se trouve son magnifique atelier à la luminosité incroyable. Je m’aperçois rapidement qu’Ulie possède un rapport à l’art particulier et indissociable d’elle-même.

Ce dernier est, en effet, présent dès son enfance qui est marquée par les activités artistiques telles que l’apprentissage de la flûte entre l’âge de sept et onze ans, du violon entre l’âge de dix et dix-neuf ans, ainsi que du piano entre l’âge de dix-huit et vingt ans. Par ailleurs, son père était peintre et sa mère chantait dans un cœur et réalisait des Ikebanas – ce qu’elle a repris d’elle, ajoute-t-elle. De son enfance, elle se rappelle qu’elle était une grande timide et que cela se retrouvait dans la manière qu’elle avait de s’exprimer. C’est pourquoi elle a trouvé dans le dessin une sorte de refuge et d’expression. Très souvent, elle passait des heures dans sa chambre, continue-t-elle, et faisait exprimer au travers du dessin ce qui lui venait de l’intérieur. Comme elle était émotive, c’était une manière de faire jaillir ses ressentis, notamment à la vie. Elle ajoute que son moyen d’expression, ce ne sont pas forcément les mots ; que c’est avec le dessin et maintenant plus, avec la peinture qu’elle réussit à s’exprimer le plus aisément. Elle définit d’ailleurs son travail comme étant « le reflet de son monde intérieur ». Ce que je trouve très fascinant et percutant puisqu’avec ces mots, Ulie m’amène dans son univers regorgeant de particules intimes et me raconte ainsi son parcours.

Ulie a grandi en Allemagne. Après l’obtention de son baccalauréat et de ses diplômes en langues étrangères, elle part à l’âge de vingt-deux ans pour s’installer au bord du lac Léman. Elle avait l’envie de venir vivre en Suisse romande et ainsi renforcer son français. Elle répond à diverses annonces et trouve un poste d’assistante de direction chez son feu compagnon dans les bureaux d’une entreprise d’articles textiles et de haute montagne. Ensuite, elle a fini par travailler dans le domaine médical et est restée en Suisse depuis. Elle a été mariée, mais est veuve depuis 1993. Elle n’a pas d’enfants, mais elle ajoute que ses enfants sont ses œuvres.

En ce qui concerne son parcours artistique, depuis 1976, Ulie suit des cours de peinture et de dessin à l’Ecole ABC de Paris pendant deux années. Après cela, elle fréquente des cours chez l’artiste peintre Pierre Beck à la Côte-aux-Fées et chez divers autres peintres. Un moment donné, elle a arrêté les cours, car elle ne voulait plus réaliser des œuvres en rapport avec ce que le professeur proposait. En effet, une fois les techniques de base apprises, elle avait besoin d’exprimer toutes ses émotions fortes qu’elle ressentait dans son intérieur. Elle continue en disant qu’elle est une âme solitaire et cela a contribué également à sa volonté de créer dans sa propre sphère. Elle se lance en tant qu’indépendante et ouvre son atelier de peinture en 2009.

Mais avant cela, Ulie me dit qu’elle s’est également essayée à la sculpture, à la céramique et a aussi, en 1978, fait partie de l’orchestre d’Alain Morisod où ils réalisaient des shows en hommage à Elvis Presley (1935-1977) et Johnny Hallyday (1943-2017), notamment. Ensuite, jusqu’en 1983, elle faisait partie de l’orchestre Week-end, créé par les ex-musiciens d’Alain Morisod. Plus tard, elle écrivait des textes, composait des chansons, chantait en dansant et a eu le privilège de pouvoir participer à quelques émissions de télévision, notamment au Portugal. Elle a eu beaucoup de plaisir à faire tout cela, mais son rêve restait de posséder son propre atelier de peinture.

Son œuvre démontre une évolution certaine, continue-t-elle. Elle va entreprendre de la peinture de paysage telle que son œuvre La Défense à Paris, du collage figuratif tel que ses Latino danses réalisés à l’acrylique, des nus féminins réalisés aux crayons pastels, ou encore des natures mortes. Ces groupes représentent la première période de son travail. Ces dernières années, depuis l’ouverture de son atelier, ce sont plutôt des toiles abstraites qui agrémentent son travail artistique. Elle me montre alors une toile sur laquelle elle travaille. Elle me raconte qu’elle aime les structures, les couches qui se superposent mais aussi de pouvoir jouer avec les minéraux et les pigments tels que les copeaux de fer, le corindon, le cuivre, les pigments d’or et d’argent… Ces minéraux ont apparu dans son œuvre car, selon elle, sa peinture manquait de « quelque chose ». Ses œuvres en disent énormément sur elle notamment le fait qu’elle aime le partage. Ulie aime transmettre au travers de ses toiles et, de plus, elle a besoin de ressentir la peinture « physiquement », de s’imprégner d’elle. Sensible aux vibrations qu’émet la nature, Ulie les absorbe grâce à la méditation qui ouvre les portes de ses émotions. Elle travaille alors directement sur la toile. Lorsqu’elle peint, elle se trouve dans un état second, d’auto-hypnose, comme si son cœur la guidait et que sa main exécutait, ajoute-t-elle. Ses acheteurs lui disent d’ailleurs que sa peinture est à la fois apaisante et énergisante comme un espace de liberté entre la sienne et le public qui va se créer à partir du lien profond qui l’unit à ses œuvres. Elle n’aime pas faire comme les autres. Elle a connu beaucoup de coups durs dans sa vie dont un très récemment mais elle reste positive. Sa force de vie est un pouvoir qu’elle met au profit de sa peinture qui est son exutoire.

Ulie possède un tableau au Palais Fédéral à Berne et plus précisément dans le bureau de Guy Parmelin, président de la Confédération en 2021, qui était venu à son atelier, avec sa femme. Ils avaient choisi une quinzaine de tableaux qui leur plaisaient et dont elle a dû envoyer les photos à la responsable de la collection des œuvres d’art de la Confédération et ils avaient, par la suite, pris la décision ensemble.

Ulie est représentée à l’international par une galerie berlinoise. Elle a exposé cinq fois en Chine, deux fois aux États-Unis et à plusieurs reprises dans l’Union Européenne. En 2020, durant la pandémie, elle a agrandi son atelier et a décidé de l’ouvrir aux visiteurs car elle souhaite le faire vivre et organiser de petites expositions. Grâce à cela, elle a eu la visite d’une psychologue qui lui a acheté une toile qui, lui a-t-elle dit, apporte beaucoup de lumière à ses patients. C’est, en effet, me raconte-t-elle, un tableau très lumineux qui met en exergue la clarté qu’une œuvre d’art peut amener dans un environnement donné.

Les titres donnés à ses œuvres sont liés à l’univers, à l’Homme mais aussi à la nature. Ces thématiques lui viennent de la médecine chinoise qu’elle a pratiquée durant des années et plus particulièrement des trois niveaux qui s’étudient en son sein : l’Homme, le ciel et l’énergie. Les vibrations, les sens, le pouvoir et les éruptions qui émanent de ces sujets sont le reflet de son monde intérieur en harmonie avec la nature. Je lui dis également que nous avons la sensation de mouvement dans ses œuvres. Elle me répond que oui, que tout est en mouvement et en transformation incessante dans son travail, comme c’est d’ailleurs le cas sur cette terre et dans l’univers.

Ses toiles sont toujours positives. L’envie de mettre le côté positif de la nature est une urgence afin que les gens se sentent bien à leurs contacts et que cela se reflète aussi en elle. Il est important d’égayer la vie des autres mais aussi sa propre vie, encore plus actuellement dans ce monde agité. En résumé, Ulie apporte l’harmonie grâce à ses œuvres mais aussi à sa personne qui rayonne et qui, dans l’adversité, trouvera toujours le côté positif et continuera, au travers de sa peinture, à partager sa joie de vivre et sa passion pour l’art dont elle ne peut faire fi.

 

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Autrice : Marie Bagi, docteure en Histoire de l’art contemporain et Philosophie

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Publié le 10 janvier 2022

 

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