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Aujourd’hui, je vous présente l’artiste Marie de Vençay dont l’art est une manière de raconter des histoires et de créer la réalité. Peintre professionnelle depuis trois années, elle puise son inspiration dans la nature, la lumière et les contes, qu’elle traduit en une poésie picturale. À travers ses œuvres, elle suspend le temps, mêlant émerveillement

d’enfance et merveilleux intime. Rencontre.

 

Artiste autodidacte et voyageuse au parcours complexe, me dit-elle, elle a vécu quinze années au Mexique, où elle partageait des ateliers avec d’autres artistes. Là-bas, dans cette grande ville où elle a travaillé avec des galeries, elle était fascinée par ces créateurs qui, selon elle, racontaient une histoire, créaient la réalité et c’est ce qui l’a attirée dans leur démarche, ajoute-t-elle.

 

De retour en France, elle a passé son CAPS (Certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement du second degré) et est devenue professeure d’espagnol. Elle se définit d’ailleurs toujours comme une « hispanisante de cœur », me dit-elle. Depuis qu’elle a décidé de se consacrer entièrement à son art, elle cherche pleinement à se l’approprier. Lorsqu’elle peint, elle accorde une grande importance au choix du thème mais aussi du châssis, qu’elle considère comme un acteur fondamental de son travail. Elle a besoin d’être accompagnée, confie-t-elle. Elle s’incite chaque jour à lever les yeux vers le ciel, me dit-elle. Les bleus et les couleurs en général sont différents à Issigeac, en Dordogne, où elle vit. Elle aime l’éclat du soleil et les jeux de lumière sur la nature, particulièrement ces moments où la lumière danse entre les arbres. Ces phénomènes lumineux lui rappellent un souvenir d’enfance : un cahier qu’elle conserve encore, où chaque page d’écriture était accompagnée d’une illustration. C’était sa première source d’inspiration, me dit-elle, émue.

 

Puis, Marie me parle de son arrière-grand-mère, peintresse, qui n’a jamais été reconnue parce qu’elle voulait vivre de sa vocation. Elle me dit qu’il faut rendre leur place aux femmes, que c’est important ce que je fais. Et quand elle évoque ses influences, souvent masculines, je lui réponds qu’il s’agit là d’un schéma patriarcal récurrent mais, qu’avec

l’éducation de la jeune génération, nous arrivons à changer les choses. Elle ajoute que, dans ses portraits, elle rend hommage à la femme, une métaphore qu’elle puise dans les contes et légendes. Elle me parle avec passion de la légende de Daphné, qui nourrit sa « poésie picturale » comme elle aime à l’appeler. Elle crée alors des œuvres quitranscendent, qui partagent une vision poétique, une « poésie de l’instant suspendu », dit-elle, comme ces moments fugaces qu’elle observe dans la nature.

 

Cette dernière se transforme, poursuit-elle, cela la porte. Sa source d’inspiration première est un émerveillement, un retour vers l’enfance et un élan vers l’ailleurs. À travers son art, elle met en scène une connexion intime avec ce sens du merveilleux qu’elle a découvert en Amérique latine. Là-bas, le merveilleux rejoint la réalité, m’explique-t-elle. Elle évoque des sensations fortes, des images habitées par des animaux, qu’elle qualifie de totems, des êtres qui prennent vie au travers de la toile. Des instants magiques qui continuent d’exister au travers de son travail artistique. Créer, c’est transcender, conclut-elle. C’est rendre visible cette poésie intime qui relie le monde à l’enfance, au rêve, et à la lumière.

Autrice : Marie Bagi, docteure en Histoire de l’art contemporain et Philosophie

Publié le 2 février 2025

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